Quel impact sur la scolarité des enfants ?

Le fait d’enfermer des enfants pour des raisons de politiques migratoires nie leur droit à un enseignement de qualité. Pourtant, ce droit est assuré par divers textes de lois internationaux et nationaux :

  • L’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui précise : « Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation. »
  • L’article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
  • L’article 2 du premier protocole additionnel de la Convention européenne des droits de l’homme
  • L’article 24 de la Constitution belge
  • La loi du 29 juin 1983 concernant l’obligation scolaire : Article 1er. - § 1er. Le mineur est soumis à l’obligation scolaire pendant une période de douze années commençant avec l'année scolaire qui prend cours dans l'année où il atteint l'âge de six ans et se terminant à la fin de l'année scolaire, dans l'année au cours de laquelle il atteint l'âge de dix-huit ans.

L’enseignement n’est pas seulement une obligation, mais également un droit. Tous les enfants, même ceux qui sont en séjour précaire ou irrégulier, ont droit à un enseignement de qualité qui est en accord avec leur âge et leurs compétences, jusqu’au jour où ils quittent le pays. 

Nous sommes très sceptiques quant à la possibilité d'organiser un enseignement de qualité en centre fermé. Comment par exemple organiser une journée de 8 heures de cours dans un centre fermé ? Comment s’imaginer qu’il soit possible pour un enseignant de créer un continuum dans la matière que chaque enfant connait au moment où il ou elle arrive dans le centre fermé ? Ceci semble impossible, vu que les enfants peuvent arriver à n’importe quel moment de l’année dans le centre fermé, et qu’ils peuvent être d’âges très différents (par exemple suivre l’enseignement primaire ou l’enseignement secondaire). Ceci signifie-t-il qu’il faudra engager des enseignants de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire ? Et pour toutes les matières enseignées en secondaire, du latin aux mathématiques ? 

Ceci montre qu’il est impossible de proposer un enseignement de qualité et adapté dans les centrés fermés. Le droit à un enseignement de qualité n’est donc pas respecté. On nie également à l’enfant un autre droit fondamental. L’école est un endroit important dans la vie des enfants. Ils et elles y passent trois quarts de leur journée. Il ne s’agit pas seulement de ce qu’ils y apprennent ; l’école est aussi pour les enfants un lieu important de socialisation. Si les enfants quittent leur école, ils quittent également leurs amis, leurs enseignants et le personnel accompagnant. Ceci peut constituer un choc psychologique important. A cause de la détention, le quotidien de l’enfant et tous ses repères s’écroulent. De plus, tout ce qu’a appris l’enfant durant cette année est perdu. Ceci a évidemment également un impact sur les autres enfants de l’école. Ils se posent beaucoup de questions, et sont affectés psychiquement par le départ soudain de leur copain ou copine de classe. La détention d’un enfant et de ses parents pour des raisons administratives a donc des conséquences psychologiques non seulement sur les enfants détenus, mais également sur leurs anciens camarades de classe (pour plus d'infos, voir Quel est l'impact de la détention sur le bien-être des enfants ?).

Une campagne de

Unicef
Mineurs en exil

En partenariat avec

Caritas
Ciré
Vluchtelingenwerk Vlaanderen
JRS
Amnesty